Cyclo Club Gangeois


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Dourbie

Velo découverte > 2016

VÉLO DÉCOUVERTE 2016-5
Dourbies-Trévezel-Jontes.
(118 km et 1850 m de dénivelé).
Samedi 6 août 2016.


Le cinquième «Vélo découverte» ayant été reporté deux fois et la sortie «club» dans la Dourbies n’ayant rassemblé que 5 puis 3 participants, il a donc été décidé de coupler les deux sur un itinéraire entièrement caussenard. Joseph a déclaré forfait en milieu de semaine sur le téléphone arabe et GG quelques minutes avant de partir, de vive voix. J’espère qu’ils ont tous les deux retrouver la forme



Nous sommes donc quatre, Celse, Claude, Jean-Philippe et moi au rendez-vous à Ganges, un autre luron, parti avant l’aube de Durfort, devrait rallier l’équipe quelque part entre Dourbies et Trèves.
Nous quittons la ville un peu après le dernier coup de 7h00 à destination du Vigan puis de Saint-Jean-du-Bruel distante de 53 kilomètres. Quelle n’est pas notre surprise d’apercevoir «El Hombre» dans la côte du tunnel d’Alzon, il a une soixantaine de km dans les jambes et pédale allègrement sur les longs lacets de la D999. Nous le saluons et lui donnons rendez-vous au hasard du parcours.
Après nous être chaudement équipés, le thermomètre flirtant avec les 10°, nous enfourchons bicyclettes et ORNI vers 8h35 en direction du Nord-ouest sur la D114 qui grimpe régulièrement dans la forêt de chênes, de hêtres et de pins couvrant la région (altitude 519 m).
La rivière que l’on aperçoit dans les trouées de verdure s’insinue au fond d’une gorge escarpée qu’elle s’est taillée dans le granit, on entend ses grondements lorsqu’elle s’abat d’un rocher ou s’engouffre dans un rapide. Après une douzaine de km, nous entrons dans le minuscule village de Cassanas, franchissons le pont qui enjambe le ruisseau du Crouzoulous, bien connu des amateurs de canyoning et entamons la dernière portion vers le village de Dourbies, qui tient son nom du mot gaulois «dubron», signifiant rivière.
Il n’est pas tout à fait 10h00 lorsque nous garons nos montures sur la place des 3 Ermites (altitude 880 m) où trône la fontaine miraculeuse dédiée à ces frères qui donnèrent leurs noms à trois montagnes renommées de nos contréesle Pic Saint-Loup, le Saint-Guiral et le Saint-Alban. Ce n’est pas un verre d’eau bénite que nous sommes venus boire ici, mais un café pour satisfaire la dépendance de certains d’entre nous.
Nous nous installons à la terrasse de l’Auberge de la Dourbies exposée au soleil en attendant nos boissons, c’est alors que déboule notre gaillard, nous sommes vraiment surpris qu’il nous ait déjà rejoints. Nous commandons une seconde tournée de caoua, échangeons quelques commentaires sur les performances d’Alejandro et celles non moins étonnantes de Claude, qui, s’il a trouvé le moyen de ne point fatiguer ses jambes et son cœur s’est plongé dans des calculs de pourcentages, des rapports kilomètres/autonomie, l’étalonnage de son cardio et que sais-je encore, bien plus harassants pour ses méninges, ce qui amuse beaucoup Jean-Philippe et Celse. Avis à ceux, parmi les aînés, qui voudraient se convertir au VAE ce n’est pas de tout repos pour le gingin !



Vers 10h30 nous reprenons notre périple en direction du col des Rhodes (922m) par la D151 qui domine les gorges encaissées de la Dourbies, maintenant en rive droite. Cette route qui sinue au pied d’énormes rochers et de collines dénudées est magnifique, elle s’enfonce ensuite dans un goulet bordé de végétation puis débouche au col de la Pierre Plantée (867m) qui découvre un panorama fantastique sur les Causses et en contrebas à droite sur les gorges du Trévezel.
Au-dessus de nous, planent une dizaine de vautours fauves (240 cm d’envergure et 10 kg) et, ô surprise, un gypaète barbu (250/290 cm d’envergure et 5/7 kg) récemment réintroduit dans la région. Je suis heureux et ému d’apercevoir ce grand et rarissime planeur qui est mon oiseau préféré et que j’ai observé de nombreuses fois sur les hautes montagnes d’Éthiopie et d’Afrique du Sud. Fin de la séquence orni…..thologique qui ne semble pas avoir intéressé mes compagnons scotchés par le cadre féerique qui nous entoure.
Une sublime route tortueuse dévale en cinq ou six kilomètres vers Trèves et les descendeurs s’en donnent à cœur joie, d’abord Alex, le spécialiste es-club, puis Claude emporté par sa lourde machine, enfin Celse et Jean-Philippe, plus prudents et attentifs à la beauté de l’environnement; je leur emboîte le pas puis les dépasse à la faveur d’une brève ligne droite.
Nous parvenons rapidement à l’entrée du village, construit sur la rive droite de la rivière et dominé par d’imposantes falaises calcaires entre Causse Noir et Causse Bégon. Nous faisons halte sur le pont, face au déversoir pour admirer le cadre grandiose.
Trèves est un petit village médiéval comptant plusieurs monuments dont une église romane, un château, un pont et des vieilles ruelles bordées de maisons en pierre.

Après la photo de famille, nous continuons vers le Nord. La D157 s’engage sans tarder dans un profond défilé où coule le Trévezel, principal affluent de la Dourbies dans laquelle il se jette au pied du village fortifié de Cantobre après une course dans un joli canyon que nous avons emprunté, il n’y a pas très longtemps. Ces gorges sont très différentes de ses grandes sœurs car plus étroites, très boisées et boudées par les touristes, ce dont nous ne nous plaindrons pas. Vers Villemagne, ancienne mine de plomb et de zinc, la route monte vers l’Arborétum de la Foux côtoyant le torrent qui prend sa source sur la commune de Valleraugue au col de l’Espérou. Nous, nous bifurquons à gauche sur un sérieux raidillon de 2 km et de 10% parfois davantage, qui rejoint le grand axe reliant Saint-Sauveur Camprieu et Meyrueis. Une belle descente, un très long faux plat avec vent contraire jusqu’à Bout de Côte (1011 m) puis une descente roulante nous amènent à Meyrueis, très animée à l’heure du déjeuner que nous prenons au restaurant de la Cardabelle, conseillé par Jean-Phi, dont la renommée pomicultrice influe jusqu’ici. La nourriture est bonne, le prix correct et le café excellent, que demander de plus


Alex ayant encore un peu de route pour rentrer chez lui nous presse de partir et vers 13h30 nous sortons de la ville pour nous engager dans les superbes gorges de la Jonte, les plus belles de la région à mon goût, du moins dans la partie aval vers les Vases de Sèvres et de Chine. Je craignais qu’il y ait un peu de monde pendant cette période estivale, mais il n’en est rien, les vacanciers sont entre table et sieste, nous laissant profiter paisiblement du site. Jusqu’au Rozier, où elle rejoint le Tarn, ce n’est qu’une longue descente, faiblement inclinée avec à peine 40 mètres de dénivellation positive sur plus de 20 km un terrain pour pédaleurs nonchalants et curieux.

N’étant jamais montés par la petite voie communale du Maynial, près du Truel et à 7 km du Rozier, nous décidons de modifier le parcours et plongeons vers la rivière que nous franchissons sur un pont de pierre et pénétrons dans la rue principale du hameau construit sur le versant abrupt du Causse Noir au-dessous d’un vertigineux escarpement. Après le premier virage, la route s’élève sur le relief, traversant jardins, terrasses et garrigue, le pourcentage est sérieux, proche de 10 % et bien plus dans les épingles, sans aucun palier de repos mais en grande partie à l’ombre. Alex, décidément en pleine forme avale les 7 km à un rythme soutenu avec Claude dans son sillage, en mode éco, s’il vous plaît, au risque de franchir la ligne rouge de son seuil anaérobique. Peut-être pense-t-il que notre grimpeur est ombrageux et il ne veut pas le narguer en le dépassantIl est impressionnant d’aisance et sur un grand braquet, qui plus est.
Nous nous regroupons sur le sommet près du lieu-dit Le Villaret (852 m) et continuons jusqu’à Veyreau, puis Vessac où nous retrouvons la D29 qui chemine entre landes, bosquets, prés et cultures après l’église Saint-Jean-des-Balmes, elle suit en corniche un vaste chaos noyé dans la végétation avec une vue à 180° sur l’Ouest et le Sud, ce secteur est superbe, annonçant par sa formation géologique, le site réputé de Montpellier-le-Vieux.
Vers la patte d’oie des Bonudes (759 m) nous prenons à droite, puis à gauche, une étroite voie, interdite à tous les véhicules hors normes, pas les ORNI, cependant, coincée entre la paroi à-pic et un muret protégeant du ravin. Nous y croisons des cyclistes et un automobiliste peu partageur de la chaussée. Elle s’élargit aux abords de la Roque-Sainte-Marguerite, pittoresque village de pierre avec son château, son église romane, sa chapelle, ses rues caladées et son four banal (notre Gérard est certainement passé par là, autrefois).



Nous avons un peu traîné et Alex qui a encore plus de 100 km à parcourir, décide d’accélérer la cadence et de nous tirer sa révérence car nous n’avons ni l’envie, ni la capacité de le suivre sur la fin de notre escapade. Nous lui souhaitons bon vent et le regardons filer à vive allure, il a la patate après 180 km
Le ciel est toujours d’un bleu profond et la température, maintenant brûlante, avec heureusement un peu de brise. La route au fond du canyon de la Dourbies est pratiquement plate (à peine 150 mètres de dénivelé sur les 25/30 km restants), parfaitement goudronnée et assez peu empruntée, ce qui est étonnant au mois d’août. Le paysage est magnifique, principalement vers les villages fortifiés de Saint-Véran, Cantobre puis les Cuns et Nant où nous faisons halte pour récupérer. Saint-Jean-du-Bruel n’est plus qu’à une vingtaine de minutes, heureusement, car certains donnent des signes de fatigue, sauf notre vétéran qui n’a pas accompagné El Hombre, faute d’autonomie suffisante pour rallier le bercail. Un peu
avant 17 h 00 nous sommes de retour sur la grande place où est installée la fête votive.


Nous rattrapons notre crack au sommet du col de la Barrière, il ne lui reste plus que deux belles descentes et des faux plats majoritairement négatifs + le tunnel ou la déviation, en résumé 70 km pour clore sa folle équipée.
Nous nous arrêtons pour boire un verre au Cévenol à Alzon avant de reprendre notre chemin et de dépasser à nouveau notre coursier au-dessus d’Arre, il refuse que nous le prenions avec nous. À 18h00 nous sommes de retour à Ganges, enchantés de cette longue balade caussenarde. Nous nous séparons avec une pensée pour notre champion qui aura couvert 288 km très accidentés dans la journée avec une bonne moyenne.
J’espère qu’il aura apprécié le cadre magnifique où il a réalisé sa performance. BRAVO Monsieur Callejo !



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